navette [2]
- 1 Terme d'église. Sorte de petit vase de métal qui est en forme de navire, où l'on conserve l'encens et d'où on le prend avec une petite cuiller pour le mettre dans l'encensoir.
Les navettes seront marquées et contremarquées au corps et couvercle ; le carré du pied et la cuiller seront marqués du poinçon du maître
. Règl. orfév. 30 déc. 1679] - 2Nom de certains vases de table, dans les ménages du moyen âge. La navette destinée au service de l'Église conserva une forme hiératique ; mais la navette à sel, à épices, à encre, etc.
se rapprochait minutieusement du véritable navire
. [De Laborde, Notice des émaux, bijoux et objets divers exposés dans les galeries du musée du Louvre] - 3Instrument où les tisserands mettent leur trame, pour la passer au travers de la chaîne, en faisant des étoffes de chanvre, de lin, de laine, de soie, de coton. Faire courir la navette.
Thomas et Bonaventure ont des autels, et ceux qui ont inventé la charrue, la navette, le rabot et la scie sont inconnus
. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard]... Ou d'une agile main Promener la navette errante sur le lin
. [Delille, Les Géorgiques, traduction de Virgile]Navettes volantes, navettes qui ont un mouvement continu et auxquelles l'ouvrier ne touche pas.
Autrefois, la grande navette, l'industrie de ceux qui tissaient les grandes étoffes ; petites navettes, l'industrie des rubaniers.
Défenses auxdits ouvriers [en draps d'or, etc.] de faire fabriquer aucuns rubans ou autres étoffes, de largeur au-dessous dudit tiers d'aune, même de tenir chez eux aucuns métiers des étoffes qui se travaillent à la petite navette.... défenses auxdits maîtres tisserands et rubaniers, de faire.... aucunes étoffes excédant ladite largeur, et de tenir.... aucuns métiers des étoffes de la grande navette
. Arrêt du conseil d'État, 8 avril 1666]La langue lui va comme la navette d'un tisserand, se dit d'une personne qui parle beaucoup.
Fig. et familièrement. Faire la navette, faire faire la navette, aller et venir, faire aller et venir.
Tessé fit la navette avec la Feuillade en Dauphiné et en Savoie, pour le laisser en chef quelque part et y accoutumer le roi
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Faire la navette, se dit des choses, en un sens analogue. Cette somme, envoyée de Paris à Lyon, a été renvoyée de Lyon à Paris ; elle a fait la navette.
Elle s'endettait, elle payait : l'argent faisait la navette et tout allait
. [Rousseau, Les confessions]Terme de jeu. Faire la navette, se dit au whist, quand, de deux partenaires, chacun coupe une couleur et joue alternativement celle que l'autre coupe de son côté.
- 4Il s'est dit autrefois de petits instruments d'or, de laque, d'écaille, dont les femmes élégantes se servaient pour faire des noeuds ou du filet.
- 5 Terme de marine. Poulie allongée, dont le corps n'est pas entièrement estropié.
Espèce de pirogue des Indes.
- 6 Terme de plombier. Morceau de plomb en forme de navette. On l'appelle ordinairement saumon.
- 7Nom marchand de plusieurs coquilles.
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